notes importantes
Avant de vous montrer les résultats de l'étude, laissez-moi vous parler brièvement d'un concept clé de la méthode : les catégories de fonctionnalités.
LIl est né des excellents travaux des professeurs Herzberg (1970) et Kano (1980). Il permet de classifier des fonctionnalités en 4 catégories différentes, selon l'impact émotionnel qu'elles auront sur les utilisateurs :
- Catégorie Performance : Mieux c'est, plus nous sommes contents. Celle-ci est la plus simple à visualiser : la satisfaction client suit une ligne prédictible qui dépend de la qualité de l'implémentation de la fonctionnalité.
Un bon exemple est la puissance d'une voiture : s’il n'en a trop peu, le conducteur sera frustré. S’il y en a beaucoup, il sera heureux (en présumant un type de conducteur standard).
- Catégorie Requise : Certaines fonctionnalités sont attendues par les utilisateurs. Si le produit ne les intègre pas, il sera perçu comme mauvais ou incomplet. En revanche, leur implémentation ne vous vaudra pas d'amour de la part de vos clients.
Nous attendons de notre voiture qu'elle freine, que nos téléphones puissent passer des appels, de l'eau chaude dans notre hôtel. Ça ne nous rend pas particulièrement heureux, mais leur absence affecterait certainement notre perception du produit ou du service.
- Catégorie Attractive : Elle regroupe les fonctionnalités qui vont causer une réaction positive. Leur particularité est que même si elles sont mal implémentées, elles ne vont pas déclencher de réaction négative.
Pensez à un hologramme. Pouvoir se sentir comme dans Star Wars serait incroyable ! Même si la technologie n'est pas encore arrivée à maturité, une implémentation partielle ou instable aura quand même une réaction positive.
- Catégorie Indifférente : Il y a forcément des fonctionnalités qui nous rendent indifférents. Leur présence ou absence ne changera pas notre perception du produit. Cette catégorie contient les mauvaises idées, mais aussi les fonctionnalités avec lesquelles l'utilisateur n’interagit pas (telles que les différentes technologies d'hébergement dans le cloud).
Il y a encore bien d'autres choses qui découlent de cette approche, mais je vais rester bref. Si vous souhaitez parler de ces mécanismes, n'hésitez pas à
me contacter !
résultats
Voici ce qui ressort une fois le sondage analysé.
Classe Virtuelle - Pas de segmentation
Conception de Cours- Pas de segmentation
Plateforme de Soutien Scolaire - Pas de segmentation
Nous voilà donc avec un joli volume de données intéressantes ! Cela nous fournit une vue d'ensemble claire sur les utilisateurs qui ont répondu au sondage. À première vue, on peut remarquer que la classe virtuelle serait la fonctionnalité la plus coûteuse à implémenter et serait plus complexe à développer. Mais elle reste plus intéressante pour les utilisateurs et offre une meilleure opportunité pour l'entreprise.
L'échelle de priorité qui résulte de ces données est Classe virtuelle > Plateforme de soutien scolaire > Concepteur de cours
Ce n'est pas fini ! Avec les sondages il faut particulièrement faire attention à l'échantillonnage : prendre soin à ce que les personnes qui participent à l'étude soient représentatives de la population étudiée. Faisons une analyse factorielle pour vérifier si nous sommes en présence de divisions cachées dans les personnes interrogées.
Analyse factorielle
Courbe en coude
Bingo ! Je ne vais pas rentrer dans les détails de ce graphe, mais vous voyez ce coude que fait la courbe à 2 clusters ? Cela signifie que si nous partons du principe que 2 groupes distincts sont présents dans l'échantillon, nous pouvons diviser les réponses pour avoir une meilleure homogénéité. Il y a bien un facteur caché qui oriente les réponses.
Vous l'avez peut-être deviné et c'est confirmé par une autre question du sondage. Le facteur est assez simple : est-ce que le participant est un élève ou un professeur.
Ce n'est pas souvent aussi facile de trouver quel est le facteur caché qui cause la disparité. En revanche, il est toujours possible de contacter le groupe avec les réponses les plus prometteuses pour découvrir quel est le fil rouge qui les relie !
Bref, refaisons l'analyse une seconde fois, mais en séparant les réponses des élèves et des professeurs.
Classe Virtuelle - Professeurs
Classe Virtuelle - Élèves
Conception de Cours - Professeurs
Conception de Cours - Élèves
Plateforme de Soutien Scolaire - Professeurs
Plateforme de Soutien Scolaire - Élèves
Nous avons maintenant une vue bien différente sur ce qui se passe. Nous pouvons voir une fracture assez dramatique de la perception de chaque produit, selon la catégorie du participant. Voici les points clés :
- La classe virtuelle est toujours un des produits les plus intéressants : même si les professeurs semblent plus séduits que les étudiants (qui l'eût cru), les deux groupes expriment une utilité claire dans la fonctionnalité.
- La majorité des professeurs semblent vouloir un outil de conception de cours. La perception dominante est dans la catégorie Attractive, ce qui signifie que même une preuve de concept ou un simple MVP (Minimum Viable Product) aura un impact positif.
- La plupart des élèves qui ont répondu au sondage voudraient utiliser une plateforme de soutien scolaire. À la différence du point précédent, la catégorie principale est Performance. Cela signifie qu'une mauvaise implémentation serait perçue comme de faible valeur, mais si vous proposez un bon service, les réactions seront particulièrement positives.
Conclusion
La grande différence de perception entre les 2 groupes montre clairement que poursuivre le concepteur de cours ou la plateforme de soutien scolaire imposerait de se concentrer sur un segment des utilisateurs actuels uniquement.
Heureusement pour nous, la classe virtuelle possède non seulement les résultats les plus uniformes sur l'ensemble des participants, elle est la fonctionnalité qui créerait le plus d'opportunités pour la startup concernée. Puisqu'une implémentation solide est requise pour avoir un impact positif, ce sera coûteux et l'équipe technique devra surmonter les challenges de développement pour proposer une expérience fluide.
Des deux autres produits, la plateforme de suivi scolaire demanderait une grande attention pour satisfaire les attentes des élèves. Ne pas pouvoir utiliser la base de professeurs déjà présents sur le site est aussi une perte nette pour démarrer une nouvelle verticale.
D'un autre côté, le concepteur de cours peut être une option intéressante dans le cadre d'une campagne d'ingénierie marketing (créer de petits produits pour attirer des prospects sur le cœur de service). Les professeurs seraient ravis d'utiliser tous les outils qui pourraient les aider. Je ne le recommanderai pas en tant que focus premier de la startup, mais cela pourrait être un bon projet annexe pour attirer de nouveaux professeurs vers les autres produits.
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